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Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

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Apollonios de Rhodes, Argonautiques, III, 111-166.

Texte
Ἠ ῥα, καὶ ἔλλιπε θῶκον· ἐφωμάρτησε δ' Ἀθήνη·
ἐκ δ' ἴσαν ἄμφω ταίγε παλίσσυτοι. Ἡ δὲ καὶ αὐτὴ
βῆ ῥ ἴμεν Οὐλύμποιο κατὰ πτύχας, εἴ μιν ἐφεύροι.
Εὗρε δὲ τόνγ' ἀπάνευθε Διὸς θαλερῇ ἐν ἀλωῇ,
115 οὐκ οἶον, μετα καὶ Γανυμήδεα, τόν ῥά ποτε Ζεὺς
οὐρανῷ ἐγκατένασσεν ἐφέστιον ἀθανάτοισιν,
κάλλεος ἱμερθείς. Ἀμφ' ἀστραγάλοισι δὲ τώγε
χρυσείοις, ἅ τε κοῦροι ὁμήθεες, ἑψιόωντο.
Καί ῥ ὁ μὲν ἤδη πάμπαν ἐνίπλεον ᾧ ὑπὸ μαζῷ
120 μάργος Ἔρως λαιῆς ὑποΐσχανε χειρὸς ἀγοστόν,
ὀρθὸς ἐφεστηώς· γλυκερὸν δέ οἱ ἀμφὶ παρειὰς
χροιῇ θάλλεν ἔρευθος. Ὁ δ' ἐγγύθεν ὀκλαδὸν ἧστο
σῖγα κατηφιόων· δοιὼ δ' ἔχεν, ἄλλον ἔτ' αὔτως
ἄλλῳ ἐπιπροιείς, κεχόλωτο δὲ καγχαλόωντι.
125 Καὶ μὴν τούσγε παρᾶσσον ἐπὶ προτέροισιν ὀλέσσας
βῆ κενεαῖς σὺν χερσὶν ἀμήχανος, οὐδ' ἐνόησεν
Κύπριν ἐπιπλομένην. Ἡ δ' ἀντίη ἵστατο παιδός,
καί μιν ἄφαρ γναθμοῖο κατασχομένη προσέειπεν·
« Τίπτ' ἐπιμειδιάᾳς, ἄφατον κακόν; ἦέ μιν αὔτως
130 ἤπαφες, οὐδὲ δίκῃ περιέπλεο νῆιν ἐόντα;
εἰ δ' ἄγε μοι πρόφρων τέλεσον χρέος, ὅττι κεν εἴπω·
καί κέν τοι ὀπάσαιμι Διὸς περικαλλὲς ἄθυρμα
κεῖνο, τό οἱ ποίησε φίλη τροφὸς Ἀδρήστεια
ἄντρῳ ἐν Ἰδαίῳ ἔτι νήπια κουρίζοντι,
135 σφαῖραν ἐυτρόχαλον, τῆς οὐ σύγε μείλιον ἄλλο
χειρῶν Ἡφαίστοιο κατακτεατίσσῃ ἄρειον.
Χρύσεα μέν οἱ κύκλα τετεύχαται· ἀμφὶ δ' ἑκάστῳ
διπλόαι ἁψῖδες περιηγέες εἱλίσσονται·
κρυπταὶ δὲ ῥαφαί εἰσιν· ἕλιξ δ' ἐπιδέδρομε πάσαις
140 κυανέη. Ἀτὰρ εἴ μιν ἑαῖς ἐνὶ χερσὶ βάλοιο,
ἀστὴρ ὥς, φλεγέθοντα δι' ἠέρος ὁλκὸν ἵησιν.
Τήν τοι ἐγὼν ὀπάσω· σὺ δὲ παρθένον Αἰήταο
θέλξον ὀιστεύσας ἐπ' Ἰήσονι· μηδέ τις ἔστω
ἀμβολίη. Δὴ γάρ κεν ἀφαυροτέρη χάρις εἴη. »
145 Ὧς φάτο· τῷ δ' ἀσπαστὸν ἔπος γένετ' εἰσαΐοντι.
Μείλια δ' ἔκβαλε πάντα, καὶ ἀμφοτέρῃσι χιτῶνος
νωλεμὲς ἔνθα καὶ ἔνθα θεᾶς ἔχεν ἀμφιμεμαρπώς.
Λίσσετο δ' αἶψα πορεῖν αὐτοσχεδόν· ἡ δ' ἀγανοῖσιν
ἀντομένη μύθοισιν, ἐπειρύσσασα παρειάς,
[3,150] κύσσε ποτισχομένη, καὶ ἀμείβετο μειδιόωσα·
« Ἴστω νῦν τόδε σεῖο φίλον κάρη ἠδ' ἐμὸν αὐτῆς,
ἦ μέν τοι δῶρόν γε παρέξομαι, οὐδ' ἀπατήσω,
εἴ κεν ἐνισκίμψῃς κούρῃ βέλος Αἰήταο. »
Φῆ· ὁ δ' ἄῤ ἀστραγάλους συναμήσατο, κὰδ δὲ φαεινῷ
155 μητρὸς ἑῆς εὖ πάντας ἀριθμήσας βάλε κόλπῳ.
Αὐτίκα δ' ἰοδόκην χρυσέῃ περικάτθετο μίτρῃ
πρέμνῳ κεκλιμένην· ἀνὰ δ' ἀγκύλον εἵλετο τόξον.
Βῆ δὲ διὲκ μεγάροιο Διὸς πάγκαρπον ἀλωήν.
Αὐτὰρ ἔπειτα πύλας ἐξήλυθεν Οὐλύμποιο
160 αἰθερίας· ἔνθεν δὲ καταιβάτις ἐστὶ κέλευθος
οὐρανίη· δοιὼ δὲ πόλοι ἀνέχουσι κάρηνα
οὐρέων ἠλιβάτων, κορυφαὶ χθονός, ᾗχί τ' ἀερθεὶς
ἠέλιος πρώτῃσιν ἐρεύθεται ἀκτίνεσσιν.
Ννειόθι δ' ἄλλοτε γαῖα φερέσβιος ἄστεά τ' ἀνδρῶν
165 φαίνετο καὶ ποταμῶν ἱεροὶ ῥόοι, ἄλλοτε δ' αὖτε
ἄκριες, ἀμφὶ δὲ πόντος ἀν' αἰθέρα πολλὸν ἰόντι.
 

Traduction
A ces mots, elle quitta son siège et Athéné l'accompagna; elles sortirent toutes deux pour s'en revenir. Mais Cypris se mit en route vers les endroits retirés de l'Olympe, espérant y découvrir son fils. Elle le trouva, loin de Zeus, dans une plaine fleurie : il n'était pas seul; avec lui se trouvait Ganymède que Zeus autrefois établit dans le ciel, convive des immortels, car il était passionné pour sa beauté. Tous deux jouaient avec des osselets d'or, comme de jeunes amis: et l'insolent Éros cachait déjà contre sa poitrine le creux de sa main gauche plein d'osselets; il était debout, ses joues s'illuminaient d'une douce rougeur. A côté de lui, Ganymède était à genoux, silencieux et tète basse : il n'avait plus que deux osselets, ayant jeté en vain les autres tour à tour; il était furieux contre Éros qui riait aux éclats. Ayant aussi perdu ses derniers osselets, bientôt après les autres, il s'en alla les mains vides, ne sachant plus que faire; il ne s'aperçut pas de l'arrivée de Cypris. Celle-ci s'arrêta en face de son fils et, aussitôt, le prenant par le menton, elle lui dit: « Pourquoi donc souris-tu, affreuse peste? Tu l'as donc trompé ainsi; tu as injustement triomphé de sa simplicité? Mais, voyons, termine, plein de bonne volonté pour moi, l'affaire dont je vais te parler : et je te donnerai un très beau jouet de Zeus, celui que lui fit sa chère nourrice Adrestéia, alors que, dans l'antre Idaien, il s'amusait en enfant. C'est une boule qui roule si bien que tu ne pourrais obtenir des mains d'Héphaïstos un présent plus précieux : elle est formée de cercles d'or; autour de chacun d'eux s'enroulent de doubles anneaux qui l'enveloppent; on n'en voit pas les jointures: car, une spirale bleuâtre court à leur surface. Mais, si tu prends cette boule dans tes mains pour la lancer, semblable à un astre, elle répand dans l'air une traînée brillante. C'est le cadeau que je te ferai : de ton côté, frappe d'une flèche la vierge, fille d'Aiétès, et séduis son âme en faveur de Jason. Qu'il n'y ait pas de retard, car alors on te saurait moins de gré de ce que tu feras. »
Elle dit; et ce langage était agréable à celui qui l'écoutait. Aussi, il jeta tous ses jouets; et, des deux mains, il tenait ferme la tunique de sa mère qu'il avait saisie des deux côtés : il la suppliait de lui faire son cadeau tout de suite. Celle-ci, l'accueillant avec de douces paroles et le prenant par les joues, l'embrassa, le tenant serré contre elle, et lui répondit en souriant : «Que ta tête chérie, que la mienne elle-même en témoigne ! Certes, je te donnerai ce présent et je ne te tromperai pas, aussitôt que tu auras percé d'un trait la fille d'Aiétès ! »
Elle dit : Éros rassembla ses osselets, et, après les avoir tous bien comptés, il les lança dans le pli éclatant que les vêtements de sa mère faisaient au-dessous du sein. Aussitôt, il fixa a un baudrier d'or son carquois, qui était appuyé au pied d'un arbre, et il saisit son arc recourbé. Il sortit des demeures de Zeus, en traversant une plaine abondante en fruits; et il franchit ensuite les portes éthérées de l'Olympe. De là descend une route céleste : deux pôles soutiennent les hauteurs des montagnes inaccessibles; ce sont les sommets de la terre, c'est là que le soleil, à son lever, lance avec force ses premiers rayons. Au-dessous apparaissaient et la terre, qui porte des moissons, et les villes des hommes, et les cours sacrés des fleuves; d'autre part, les crêtes des montagnes, et, tout autour, la mer. Éros voyait tout cela pendant qu'il s'avançait au milieu des airs.

Texte et traduction http://remacle.org/bloodwolf/poetes/apollonius/argo3.htm

Datation
IIIe siècle avant J.-C.

Auteur
Apollonios de Rhodes, en grec ancien Ἀπολλώνιος (Alexandrie ou Naucratis, vers 295 – vers 215 avant J.-C.), poète épique grec.

Extrait de 
Ἀργοναυτικά, III, 111-166 (traduction française : H. De LA VILLE De MIRMONT).

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