Jocari | Détails

Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

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Plaute, Charançon, Acte II, 340-368

Texte

CURCULIO
 Imo servo, et servatum volo.
 Postquam mihi responsum 'st, abeo ab illo maestus ad forum
 me illo frustra advenisse : forte adspicio militem :
 adgredior hominem, saluto adveniens. Salve, inquit mihi;
 prendit dexteram, seducit, rogat quid veniam Cariam;
 Dico me illo advenisse, animi causa : ibi me interrogat, 
345
 ecquem in Epidauro Lyconem tarpezitam gnoverim ?
 Dico me gnovisse. Quid lenonem Cappadocem? Annuo
 visitasse. Sed quid eum vis? Quia de illo emi virginem
 triginta minis, vestem, aurum : et pro is decem adcedunt minae. '
 Dedisti tu argentum, inquam ? Imo apud trapezitam situm 'st, 
350
 illum quem dixi Lyconem; atque ei mandavi, qui anulo
 meo tabellas obsignatas adtulisset, ut daret
 operam, ut mulierem a lenone cum auro et veste abduceret.
 Postquam hoc mihi narravit, abeo ab illo : revocat me inlico,
 vocat me ad coenam; religio fuit, denegare nolui. 
355
 Quid si abeamus, ac decumbamus, inquit ? Consilium placet;
 neque diem decet morari, neque nocti nocerier.
 Omnis res parata 'st', et nos, quibus paratum 'st, adsumus.
 Postquam coenati atque adpoti, talos poscit sibi in manum,
 provocat me in aleam, ut ego ludam: pono pallium. 
360
 Ille suum amiculum obposuit : invocat Planesium.

PHAEDROMUS
 Meosne amores?

CURCULIO
 Tace parumper : iacit volturios quatuor.
Talos adripio, invoco almam meam nutricem Herculem,
iacto basilicum; propino magnum poclum, ille ebibit :
 caput deponit, condormiscit : ego ei subduco anulum, 
365
 deduco pedes de lecto clam ne miles sentiat.
 Rogant me servi, quo eam ? dico me ire, quo saturi solent.
 Ostium ubi conspexi, exinde me inlico protinam dedi.

Traduction

CHARANÇON
Eh! non, je te sauve, et je veux ton salut. Après cette réponse, je m'en vais sur la grande place, fort chagrin du mauvais succès de mon voyage. Un militaire se trouvait là par hasard, je l'accoste, et le salue. Salut, me fait-il; et il me tend la main, me prend à part, et me demande pourquoi je voyage en Carie. Pour mon plaisir, lui dis-je. Alors il poursuit : Ne connaîtrais-tu pas, à Épidaure, un certain Lycon, banquier? — Je dis que je le connaissais. — Et l'entremetteur Cappadox? — Oui, je lui ai rendu plus d'une visite. Mais que lui veux-tu? — C'est que je lui ai acheté, continue-t-il, une jeune fille trente mines, avec dix autres de surplus pour les vêtements et les bijoux. — Tu as payé? dis-je. — Non, répond-il; mais l'argent est chez le banquier Lycon, dont je parlais, lequel, suivant mes ordres, au reçu d'une lettre scellée de mon anneau, doit faire livrer à mon messager, par l'entremetteur, la femme avec ses bijoux et ses vêtements, pour qu'elle me soit amenée. — Lorsqu'il m'eut conté cela, je pris congé; il me rappelle et m'invite à souper. Je suis trop poli pour refuser. — Si nous allions nous mettre à table tout de suite? dit-il. — Excellente idée. Je n'ai pas la prétention de ralentir la marche du jour, ni de faire tort à la nuit. Le repas est prêt, et nous pour qui il est prêt, nous sommes là. Quand nous fûmes bien repus et bien abreuvés, il prend les osselets et me propose une partie. Pour enjeu, je mets mon manteau; il engage lui, son anneau; puis il invoque Planésie.
PHÉDROME
Mes amours!
CHARANÇON
Paix, un instant. Il amène quatre vautours. Je saisis à mon tour les osselets, et j'invoque ma bonne nourrice Hercule : le coup royal ! Je présente au partenaire une large coupe; il la vide à l'instant, sa tête s'appesantit, il s'endort. Moi, je lui subtilise l'anneau, et tout doucement je glisse mes pieds à bas du lit, prenant bien garde que le militaire ne s'éveille. Les esclaves me demandent où je vais. — Je réponds : Où l'on va quand on a bien mangé. — Je vois la porte; en hâte je m'élance et je fuis.

Texte et traduction : http://remacle.org/bloodwolf/comediens/Plaute/curculio.htm

Le coup royal était un des meilleurs au jeu des osselets, tandis que celui des quatre vautours était désastreux !

Datation
IIIe siècle avant J.-C.

Auteur
Plaute, en latin Titus Maccius Plautus (Sarsina, Ombrie, vers 254 avant J.-C. - Rome, 184 avant J.-C.), auteur comique latin.

Extrait de
Plaute, Curculio, Acte II

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