Jocari | Détails

Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

Site francophone de référence sur les jeux et jouets
des époques antique, médiévale et renaissante,
issu de la recherche scientifique

egypte_c procheorient_c grece_c rome_c moyenage_c vikings_c renaissance_c
 

Sidoine Apollinaire, Lettres, Livre V, Lettre 17

Texte

[5,17] EPISTOLA XVII. SIDONIUS ERIPHIO SUO SALUTEM. (…) Inter haec otio diu marcidis aliquid agere uisum. Mox bipertitis, ut erat aetas, acclamationibus afflagitata profertur his pila, his tabula. Sphaerae primus ego signifer fui, quae mihi, ut nosti, non minus libro comes habetur. Altera ex parte, frater meus Domnicius, homo gratiae summae, summi leporis, tesseras ceperat quatiebatque: quo uelut classico ad pyrgum uocabat aleatores. Nos cum caterua scholasticorum lusimus abunde, quantum membra torpore statarii laboris hebetata, cursu salubri uegetarentur. Hic uir illustris Philematius, ut est illud Mantuani pœtae: Ausus et ipse manu iuuenum tentare laborem, sphaeristarum se turmalibus constanter immiscuit. Pulchre enim hoc fecerat, sed cum adhuc essent anni minores. Qui cum frequenter de loco stantum medii currentis impulsu summoueretur; nunc quoque acceptus in aream, tam pilae coram praeteruolantis, quam superiectae, nec intercideret tramitem, nec caueret; ad hoc per catastropham saepe pronatus, aegre de ruinoso flexu se recolligeret; primus ludi ab accentu sese remouit suspiriosus extis incalescentibus. (…)

Traduction

[5,17] LETTRE XVII. SIDONIUS À SON CHER ERIPHIUS, SALUT. (…) Fatigués enfin de ce long repos, nous voulûmes faire quelque chose. Bientôt nous nous séparâmes en deux bandes, selon les âges; nous demandâmes, les uns une paume, les autres une table et des dés: pour moi, je fus le premier à donner le signal du jeu de paume, car je l’aime, tu le sais, autant que les livres. D’un autre côté, mon frère Domnicius, homme rempli de grâce et d’enjouement, s’était emparé des dés, les agitait et frappait de son cornet (tour de jeu), comme s’il eût sonné de la trompette, pour appeler à lui les joueurs. Quant à nous, nous jouâmes beaucoup avec la foule des écoliers, de façon à ranimer, par cet exercice salutaire, la vigueur de nos membres engourdis en un trop long repos. L’illustre Philimatius lui-même: "Dont la vieillesse encore veut cueillir un laurier", (Virgile, Enéide, V, 4 trad. de Delille) comme a dit l’illustre poète de Mantoue, se mêla constamment aux nombreux joueurs de paume. Il avait réussi très bien à ce jeu, quand il était jeune ; mais, comme il était fort souvent repoussé du milieu, où l’on se tenait debout, par le choc du joueur qui courait; comme d’autres fois, s’il entrait dans l’arène, il ne pouvait ni couper le chemin, ni éviter la paume volant devant lui ou tombant sur lui, et que, renversé fréquemment, il ne se relevait qu’avec peine de sa chute malencontreuse, il fut le premier à s’éloigner de la scène du jeu, poussant des soupirs et fort échauffé. (…)

Texte et traduction : http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/sidoine_epist_05/lecture/17.htm

Datation
Ve siècle après J.-C.

Auteur
Sidoine Apollinaire, en latin Caius Sollius Apollinaris Sidonius (Lyon, 430 - Clermont, 486), homme politique, évêque et écrivain gallo-romain.

Extrait de
Sidoine Apollinaire, Epistulæ, V, 17 (Traduction française : J.-F. Grégoire - F.-Z. Collombet, Oeuvres de C. Sollius Apollinaris Sidonius. Paris, Poussielgue-Rusand, 1856).

Rechercher
Dans les jeux et jouets

Dans les sources

Dans la bibliographie

Index général
A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | Q | R | S | T | U | V | W | X | Y | Z