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Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

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Procope, Anekdota ou Histoire secr?te de Justinien, XIV, 4-6

Texte

[14] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΔ'. (...) 4. Οὐδέν τε ἐν τῷ τῆς δυνάμεως βεβαίῳ εἱστήκει, ἀλλ' ἐπλανᾶτο περιφερομένη πανταχόσε ἡ τῆς δίκης ῥοπὴ· ὅπη ἂν αὐτὴν βαρήσας ὁ πλείων χρυσὸς ἀνθέλκειν ἰσχύοι· ἔκειτό τε ἐν τῷ δημοσίῳ τῆς ἀγορᾶς, καὶ ταῦτα ἐκ Παλατίου, καὶ προὐτίθετο οὐ δικαστικῆς μόνον, ἀλλὰ καὶ νομοθετικῆς πωλητήρια. 5. Τοῖς δὲ Ῥαιφερενδαρίοις καλουμένοις οὐκέτι ἀπέχρη ἀνενεγκεῖν εἰς τὸν βασιλέα τὰς τῶν ἱκετευόντων δεήσεις, ἐς δὲ τὰς ἀρχὰς ἀναγγεῖλαι μόνον, ᾗπερ εἰώθει· ὅ τι ἂν αὐτῷ ἀμφὶ τῷ ἱκέτῃ δοκῇ· ἀλλὰ ξυμφορήσαντες ἐκ πάντων ἀνθρώπων τὸν ἄδικον λόγον, φενακισμοῖς μὲν τὸν Ἰουστινιανὸν καὶ παραγωγαῖς τισιν ἐξηπάτων· τοῖς ταῦτα ἐπιτηδεύουσιν ὑποκείμενον φύσει. Ἔξω δὲ αὐτίκα γενόμενοι, καὶ τῶν σφίσιν ὡμιληκότων τοὺς ἀντιδίκους καθείρξαντες, χρήματα οὐδενὸς ἀμυνομένου (ἀνεξελέγκτως) ἐπράσσοντο, ὅσα ἂν αὐτοῖς διαρκῆ εἴη. 6. Καὶ στρατιῶται οἱ τὴν ἐν Παλατίῳ φρουρὰν ἔχοντες, ἐν τῇ βασιλείῳ στοᾷ παρὰ τοὺς διαιτῶντας γενόμενοι, βιαίᾳ χειρὶ τὰς δίκας ἐσῆγον. Πάντες τε ὡς εἰπεῖν τὴν αὑτῶν ἐκλιπόντες τάξιν, ὁδοὺς τότε κατ' ἐξουσίαν ἐβάδιζον ἀπόρους τε καὶ ἀστιβήτους σφίσι τὰ πρότερα οὔσας· καὶ τὰ πράγματα πλημμελῶς πάντα ἐφέρετο, οὐδὲ ὀνόματός τινος ἰδίου μεταλαχόντα· ἐῴκει τε ἡ πολιτεία βασιλίδι παιζόντων παιδίων. Ἀλλὰ τὰ μὲν ἄλλα μοι παριτέον, ὥσπερ τοῦδε ἀρχόμενος τοῦ λόγου ὑπεῖπον.  (...)

Traduction

[14] CHAPITRE XIV. (...) 4. Il n'y avait donc rien de stable dans le pouvoir. La balance de la justice penchait tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, selon que la quantité d'or pesait plus ou moins sur elle. Dans la place publique se trouvaient des officines, fondées par des personnages employés au palais, où l'on trafiquait, non seulement des décisions judiciaires, mars aussi des décisions législatives. 5. Les officiers appelés référendaires n'avaient plus à porter les requêtes des suppliants à l'empereur ni à exposer, selon la coutume, devant le conseil, ce qu'il était juste de répondre à chacune d'elles. Ils recueillaient de toutes parts des témoignages sans valeur, et trompaient Justinien, disposé par son naturel à la déception, par des rapports fallacieux et étrangers aux véritables questions à résoudre. Aussitôt ils revenaient auprès des parties, et, sans leur faire part des conventions secrètes qui avaient eu lieu, ils en exigeaient autant d'argent qu'ils voulaient s'en attribuer. 6. Les soldats même, qui montaient la garde dans le palais, et qui assistaient ceux auxquels la basilique du prétoire était ouverte, intervenaient dans les procès, et se faisaient payer cette intervention. Chacun quittait sa profession ordinaire. On suivait les routes qu'on trouvait tracées pour arriver à la fortune, quelque peu frayées ou quelque inaccessibles qu'elles eussent été auparavant. Toutes les affaires allaient à contre-sens. Les noms mêmes avaient perdu leur signification propre. En un mot, la société ressemblait au royaume des enfants en récréation. Mais je m'arrête ici afin de ne pas dépasser la mesure que je me suis prescrite.

Texte et traduction : http://hodoi.fltr.ucl.ac.be/concordances/procope_anekdota/lecture/15.htm

Datation
VIe siècle après J.-C.

Auteur
Procope de Césarée, en grec ancien Προκόπιος ὁ Καισαρεύς (Césarée de Palestine, vers 500 - Constantinople, vers 565), rhéteur (avocat) et historien byzantin.

Extrait de
Ἀνέκδοτα ou Histoire secrète de Justinien, chap. 14 (Traduction française : M. COUSIN, Procope, oeuvres complètes. Paris, Foucault, 1685).

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