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Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

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Quintilien, Les Institutions oratoires, I, 3, 8-12

Texte

[1,3,8] Danda est tamen omnibus aliqua remissio, non solum, quia nulla res est, quae perferre possit continuum laborem, atque ea quoque, quae sensu et anima carent, ut seruare uim suam possint, uelut quiete alterna retenduntur, sed quod studium discendi uoluntate, quae cogi non potest, constat.

[1,3,9] Itaque et uirium plus adferunt ad discendum renouati ac recentes et acriorem animum, qui fere necessitatibus repugnat.

[1,3,10] Nec me offenderit lusus in pueris est et hoc signum alacritatis, neque illum tristem semperque demissum sperare possim erectae circa studia mentis fore, cum in hoc quoque maxime naturali aetatibus illis impetu iaceat.

[1,3,11] Modus tamen sit remissionibus, ne aut odium studiorum faciant negatae aut otii consuetudinem nimiae. Sunt etiam nonnulli acuendis puerorum ingeniis non inutiles lusus, cum positis inuicem cuiusque generis quaestiunculis aemulantur.

[1,3,12] Mores quoque se inter ludendum simplicius detegunt, modo nulla uideatur aetas tam infirma, quae non protinus quid rectum prauumque sit discat, tum uel maxime formanda, cum simulandi nescia est et praecipientibus facillime cedit: frangas enim citius quam corrigas quae in prauum induruerunt.

Traduction

[1,3,8] Cependant il faut accorder à tous quelque relâche, non seulement parce que rien n'est à l'épreuve d'un travail continu, et que les choses même privées de sentiment et de vie ont besoin d'une alternative de repos, qui les détende en quelque sorte, pour se conserver; mais encore parce que l'amour de l'étude a son principe dans la volonté, sur laquelle la contrainte ne peut rien.

[1,3,9] Aussi les enfants se remettent-ils avec plus de vigueur au travail quand ils sont, pour ainsi dire, renouvelés et rafraîchis, et que l'air de la liberté a retrempé leur âme.

[1,3,10] L'amour du jeu ne me déplaît pas dans les enfants, il est même un signe de vivacité. Un enfant que je verrais toujours morne, abattu et fuyant les ébats de cet âge, me donnerait une mauvaise idée de son activité pour les exercices de l'esprit.

[1,3,11] Mais en cela, comme en tout, il y a un milieu à garder: trop de travail leur ferait prendre l'étude en aversion; trop de délassement leur ferait contracter l'habitude de l'oisiveté. Il y a des amusements qui peuvent servir à exercer l'esprit des enfants et qui consistent dans de petites questions de toute espèce qu'ils se proposent tour à tour.

[1,3,12] C'est aussi dans le jeu que les inclinations se décèlent avec le plus de naïveté, pourvu qu'on se souvienne qu'il n'est pas d'âge si tendre qui ne sache discerner le bien du mal, et qu'il n'est peut-être point de temps plus favorable pour former les moeurs que celui où la dissimulation est inconnue et où la voix du maître a tant d'autorité. Mais vous parviendrez plutôt à rompre qu'à redresser ce qui a crû dans une mauvaise direction.

Texte et traduction : http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/quintilienI/lecture/5.htm

Datation
Ie siècle après J.-C.

Auteur
Quintilien, en latin Marcus Fabius Quintilianus (Calagurris Nassica -aujourd'hui Calahorra-, province romaine de Tarraconaise, Espagne, vers 35 apr. J.-C. - Rome, 96 apr. J.-C.?), rhéteur et pédagogue latin.

Extrait de
Quintilien, De institutione oratoria, Livre I, 3, 10.

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