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Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

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Pseudo-Calpurnius Siculus, Eloge de Pison

[190-208]
 Te si forte iuuat studiorum pondere fessum non languere tamen lususque mouere per artem, callidiore modo tabula uariatur aperta calculus et uitreo peraguntur milite bella, ut niueus nigros, nunc et niger alliget albos.
 Sed tibi quis non terga dedit ? Quis te duce cessit calculus ?
 Aut quis non periturus perdidit hostem ?
 Mille modis acies tua dimicat : ille petentem dum fugit, ipse rapit ; longo uenit ille recessu, qui stetit in speculis ; hic se committere rixae audet et in praedam uenientem decipit hostem ; ancipites subit ille moras similisque ligato obligat ipse duos ; hic ad maiora mouetur, ut citus ecfracta prorumpat in agmina mandra clausaque deiecto populetur moenia uallo.
 Interea sectis quamuis acerrima surgant proelia militibus, plena tamen ipse phalange aut etiam pauco spoliata milite uincis, et tibi captiua resonat manus utraque turba. 

«Si d'aventure, las du poids des études, tu choisis pourtant de ne pas céder à la nonchalance mais de jouer à des jeux qui exigent du talent, c'est avec encore plus d'habileté que sur la table ouverte tu changes le pion de place et que les soldats de verre se font une guerre à outrance, pour que le pion neigeux bloque les noirs et que le noir bloque les blancs. Mais qui devant toi n'a point tourné le dos ? Mené par toi, lequel de tes pions a lâché pied ? Ou lequel, au moment où il allait être perdu, n'a point causé la perte de l'ennemi ? Ton armée a mille tactiques de combat : une pièce, en fuyant, s'empare elle-même de son poursuivant ; une autre arrive de sa lointaine retraite où elle se tenait aux aguets, se jette hardiment dans la bagarre et surprend l'ennemi qui venait en faire sa pâture ; celle-là subit des retards périlleux et, avec l'air d'être bloquée, bloque elle-même deux ennemis ; telle autre vole vers de plus grands desseins : après avoir réussi à enfoncer la ligne adverse, elle attaque brusquement les colonnes, jette bas le retranchement et sème la dévastation sur les remparts fermés . Pendant ce temps, si âpres que soient les combats qui s'engagent contre des soldats coupés des leurs, avec ta phalange au complet, ou même amputée de quelques soldats, c'est toi qui remportes la victoire et la foule des captifs tinte dans tes deux mains .»

Texte établi et traduit par J. AMAT, Paris, 1991.

Datation
Ie siècle après J.-C.

Auteur
Titus Calpurnius Siculus (Sicile, milieu du Ier siècle après J.-C.), poète latin.
Attribution du texte à cet auteur discutée d'où le terme "Pseudo".

Extrait de
(Pseudo) Calpurnius Siculus, Laus Pisonis

 

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