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Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

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Platon, Les Lois, Livre VII, 803 svv.

Texte

[7, 803] τάξις μὲν δή (803a) τις αὕτη· τούτων δὲ αὐτῶν διδασκαλία καὶ παράδοσις λεγέσθω τὸ μετὰ τοῦτο, τίνα τρόπον χρὴ καὶ οἷστισιν καὶ πότε πράττειν ἕκαστα αὐτῶν. οἷον δή τις ναυπηγὸς τὴν τῆς ναυπηγίας ἀρχὴν καταβαλλόμενος τὰ τροπιδεῖα ὑπογράφεται τῶν πλοίων σχήματα, ταὐτὸν δή μοι κἀγὼ φαίνομαι ἐμαυτῷ δρᾶν, τὰ τῶν βίων πειρώμενος σχήματα διαστήσασθαι κατὰ τρόπους τοὺς τῶν ψυχῶν, ὄντως αὐτῶν τὰ τροπιδεῖα καταβάλλεσθαι, (803b) ποίᾳ μηχανῇ καὶ τίσιν ποτὲ τρόποις συνόντες τὸν βίον ἄριστα διὰ τοῦ πλοῦ τούτου τῆς ζωῆς διακομισθησόμεθα, τοῦτο σκοπεῖν ὀρθῶς. ἔστι δὴ τοίνυν τὰ τῶν ἀνθρώπων πράγματα μεγάλης μὲν σπουδῆς οὐκ ἄξια, ἀναγκαῖόν γε μὴν σπουδάζειν· τοῦτο δὲ οὐκ εὐτυχές. ἐπειδὴ δὲ ἐνταῦθά ἐσμεν, εἴ πως διὰ προσήκοντός τινος αὐτὸ πράττοιμεν, ἴσως ἂν ἡμῖν σύμμετρον ἂν εἴη. λέγω δὲ δὴ τί ποτε; ἴσως μεντἄν τίς μοι τοῦτ' αὐτὸ ὑπολαβὼν ὀρθῶς ὑπολάβοι. (803c) (Κλεινίας) πάνυ μὲν οὖν. (Ἀθηναῖος) φημὶ χρῆναι τὸ μὲν σπουδαῖον σπουδάζειν, τὸ δὲ μὴ σπουδαῖον μή, φύσει δὲ εἶναι θεὸν μὲν πάσης μακαρίου σπουδῆς ἄξιον, ἄνθρωπον δέ, ὅπερ εἴπομεν ἔμπροσθεν, θεοῦ τι παίγνιον εἶναι μεμηχανημένον, καὶ ὄντως τοῦτο αὐτοῦ τὸ βέλτιστον γεγονέναι· τούτῳ δὴ δεῖν τῷ τρόπῳ συνεπόμενον καὶ παίζοντα ὅτι καλλίστας παιδιὰς πάντ' ἄνδρα καὶ γυναῖκα οὕτω διαβιῶναι, τοὐναντίον ἢ νῦν διανοηθέντας. (803d) (Κλεινίας) πῶς; (Ἀθηναῖος) νῦν μέν που τὰς σπουδὰς οἴονται δεῖν ἕνεκα τῶν παιδιῶν γίγνεσθαι· τὰ γὰρ περὶ τὸν πόλεμον ἡγοῦνται σπουδαῖα ὄντα τῆς εἰρήνης ἕνεκα δεῖν εὖ τίθεσθαι. τὸ δ' ἦν ἐν πολέμῳ μὲν ἄρα οὔτ' οὖν παιδιὰ πεφυκυῖα οὔτ' αὖ παιδεία ποτὲ ἡμῖν ἀξιόλογος, οὔτε οὖσα οὔτ' ἐσομένη, ὃ δή φαμεν ἡμῖν γε εἶναι σπουδαιότατον· δεῖ δὴ τὸν κατ' εἰρήνην βίον ἕκαστον πλεῖστόν τε καὶ ἄριστον διεξελθεῖν. τίς οὖν (803e) ὀρθότης; παίζοντά ἐστιν διαβιωτέον τινὰς δὴ παιδιάς, θύοντα καὶ ᾄδοντα καὶ ὀρχούμενον, ὥστε τοὺς μὲν θεοὺς ἵλεως αὑτῷ παρασκευάζειν δυνατὸν εἶναι, τοὺς δ' ἐχθροὺς ἀμύνεσθαι καὶ νικᾶν μαχόμενον·

Traduction

[7, 803] Voilà pour ce qui concerne l'ordre. Parlons maintenant de la manière d'enseigner et de transmettre ces préceptes et disons comment, pour qui et quand il faut exécuter chacun d'eux. Quand un constructeur de vaisseaux jette les fondements d'un bâtiment, il commence par esquisser les formes de la carcasse. Il me semble que je procède comme lui. En essayant de distinguer les formes de chaque genre de vie, suivant la diversité des âmes, je pose réellement les fondements de ma construction, et j'examine comme il faut par quel moyen et quelles moeurs nous pourrons atteindre le plus heureusement le terme de cette navigation qu'est la vie. A la vérité, les affaires humaines ne méritent pas qu'on y prête une grande attention, et cependant il le faut, et cela est fâcheux. Mais puisque l'entreprise en est au point où elle est, si nous pouvions la terminer par quelque moyen convenable, nous aurions peut-être de quoi en être satisfaits. Que veux-je donc dire par là ? On pourrait peut-être me le demander et l'on n'aurait pas tort.
CLINIAS : C'est mon avis.
L'ATHÉNIEN : Je dis qu'il faut s'appliquer sérieusement à ce qui mérite nos soins et ne pas s'appliquer à ce qui ne les mérite pas, que Dieu par sa nature est digne de toute sorte de religieux empressements, mais que l'homme, comme je l'ai dit plus haut, est un jouet fabriqué par Dieu et que c'est là la plus excellente de ses qualités. Il faut donc se conformer à cette destination et c'est en jouant les jeux les plus beaux, que tout homme et toute femme doivent occuper leur vie, et prendre des sentiments tout opposés à ceux qu'ils ont à présent.
CLINIAS : Comment cela ?
L'ATHÉNIEN : Ils croient aujourd'hui qu'il faut s'occuper des choses sérieuses en vue des amusements, et ils sont persuadés que la guerre, qui est une affaire sérieuse, doit être dirigée en vue de la paix. En réalité la guerre n'est point de nature à nous amuser et ne peut d'autre part ni ne pourra jamais nous donner d'instruction digne de ce nom, et c'est ce qui, selon moi, est la chose la plus digne de nos soins. Aussi est-ce dans la paix qu'il faut que chacun passe la plus grande partie de sa vie, et de la façon la plus vertueuse. Quelle est donc la vraie manière de passer sa vie en jouant ? et à quels jeux faut-il s'adonner ? Il faut faire des sacrifices, chanter, danser, afin de se rendre les dieux propices, de repousser les ennemis et d'être victorieux dans les batailles.

Texte et traduction : http://hodoi.fltr.ucl.ac.be/concordances/platon_lois_07/lecture/16.htm

Datation
Ve-IVe siècle avant J.-C.

Auteur
Platon, en grec ancien Πλάτων (Athènes, 428-427 av. J.-C.,- 348-347 av. J.-C.), philosophe grec. 

Extrait de
NOMOI Ε,  VII, 803 (Traduction française : E. CHAMBRY).

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