Jocari | Détails

Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

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Jeu de la Mourre

 
2
LIbre  Facile  Devinette  

 

 

 

Autres appellations

κλῆρος διὰ δακτύλων ? (époque grecque) - Mora, Micatio ou Micare Digitis (époque romaine et Dictionnaire, 1544) - Morre - Morra, alla morra ou al tocco (Italie) - Chifoumi (= "Pierre, papier, ciseau")

Description

Conciliant hasard, adresse et compétition, ce jeu de devinette se joue avec les mains. L'expression latine Micare Digitis pourrait se traduire par «dresser les doigts» (Dictionnaire, 1544) ou «doigts rapides». Placés l'un en face de l'autre, deux joueurs doivent deviner le nombre de doigts que va présenter brusquement leur adversaire

Matériel

Aucun ; ce jeu se joue avec les mains.

Règles

But du jeu
Lever sa main droite très rapidement en montrant un nombre de doigts à faire deviner à son partenaire tout en devinant, en même temps, le nombre de doigts montrés par son adversaire.

Déroulement du jeu
– Au signal (sans tricher !), les deux joueurs, face à face, le poing serré, montrent un certain nombre de doigts et annonce à haute voix le nombre de doigts que va montrer l’adversaire.
– Les doigts repliés permettent de représenter les nombres de 1 à 9 ainsi que zéro (voir dessins)
– Celui qui a bien deviné reçoit un point et le premier qui atteint cinq points a gagné.

Variante
Deviner la somme des deux mains réunies.

Le gagnant
Le premier joueur à atteindre 5 points remporte la partie.

Historique

Peut-être d’origine égyptienne, d'après deux scènes peintes dans des tombes qui représentent des hommes face à face qui se font des signes de mains, ce jeu semble également attesté sur des vases grecs, mais seule la civilisation romaine nous en a laissé le nom (micare digitis) et le procédé.

Très apprécié dans la Rome antique, il fait parfois l’objet d’interdictions car les adultes y jouent aussi, mais pour de l’argent et parfois pas très honnêtement (il suffit au joueur habile de décaler légèrement la simultanéité du geste et de la parole pour tenter de gagner la partie). Cicéron dit d'ailleurs de quelqu'un de loyal qu'on peut jouer avec lui à ce jeu dans l'obscurité! (>>> Lire).

Ce jeu est toujours apprécié au Moyen Âge. Rabelais, dans sa liste de jeux pratiqués par le jeune Gargantua, cite "la mourre” et plusieurs tableaux montrent des joueurs de mourre ou de morra. Des auteurs tels que Malherbes, Molière, Fénélon... y font également allusion. Pierre-Augustin Guys dans son "Voyage littéraire de la Grèce" publié en 1783, raconte avoir vu des Grecs jouer à ce jeu très courant en Italie (Lire>>>). Le jeu est d’ailleurs encore pratiqué en Italie sous le nom de “Morra”.

Symbolique

L'iconographie de vases grecs nous montre des personnages assis l'un en face de l'autre montrant des doigts d'une main, tandis que l'autre main est abaissée ou tient un bâton qui relie les deux protagonistes. Ces deux personnages peuvent être ailés, Érotes ou couple ailé, des satyres, ou sur une scène d'un skyphos à figures noires, peut-être Aphrodite et Athéna dans une parodie du jugement de Pâris (Voir>>>).

Il ne s'agissait peut-être pas d'un jeu à proprement parler, mais plutôt d'une manière de tirer au sort. Des textes latins abondent d'ailleurs en ce sens. Pour Cicéron et Pétrone, lorsqu'on peut jouer à la mourre dans les ténèbres ("micare in tenebris") avec quelqu'un, cette personne est digne de confiance !.

Sources

Voir les sources iconographiques et écrites >>>

Bibliographie

Voir la bibliographie spécifique à ce jeu >>>

Traductions

français Mourre | english Morra | nederlands Morra | deutsch Morra, Stabgreifspiel | italiano Morra | español Morra | português Morra

 

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