Jocari | Détails

Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

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Corde à sauter

Description

Le Dictionnaire de l'Académie de 1872-1877 définit la corde à sauter comme une "Corde dont les enfants se servent pour sauter, soit que, tenant un des bouts dans chaque main, ils la fassent rapidement passer sous leurs pieds, soit que, deux personnes tenant chacune un bout et la faisant tourner, l'enfant saute à chaque tour".

Jean-Félicissime Adry, en 1807, dans son Dictionnaire des jeux de l’enfance et de la jeunesse chez tous les peuples, répertorie (p. 86) plusieurs jeux de corde :

1°. La grosse Corde. Les joueurs partagés en deux bandes, se mettent aux extrémités de la Corde et la tirent. Chaque bande s'efforce d'entraîner l'autre jusqu'au mur ou jusqu'à la ligne qui sert de limites ou de camp.

2°. La petite Corde à un seul joueur. Un enfant prend avec chaque main une des extrémités d’une corde qu’il fait passer sous ses pieds, en sautant et en faisant tourner la Corde autour de son corps. Quelquefois il est assez agile pour la faire passer deux fois sous ses pieds à chaque saut, et c'est ce qu'on appelle un double tour. Un triple seroit le Nec plus ultra; et pour le faire, ce qui est très-rare il faudroit s'élancer d'un endroit élevé. Si le joueur faisoit tourner la Corde en croisant les bras ou plutôt les poignets il feroil ce qu'on appelle une croix de chevalier, et il faut être très-agile et même très fort pour la faire double.
Deux joueurs peuvent se disputer à qui jouera le plus long temps sans manquer. Chacun peut avoir sa Corde, ou bien la même Corde servira aux deux joueurs qui jouent l'un après l'autre et dont l'un remplace son camarade lorsqu'il a manqué.

3°. La longue Corde. Deux enfants qui la tiennent, chacun par une de ses extrémités, la font tourner de manière qu'elle touche la terre, et que dans son tour, elle s'élève à six pieds environ, en faisant une espèce de berceau. Un ou plusieurs joueurs entrent et dansent sous cette Corde, dont ils suivent bien les mouvements. Celui qui abat la Corde est obligé d’aller la tourner.
Quelquefois les joueurs rangés à la file, entrent par un côté et sortent par l'autre. Celui qui abat la Corde avec ses pieds ou sa tête, ou qui arrête son mouvement, ne joue plus jusqu'à ce que tout le monde ait manqué.

Matériel

Une corde, de longueur variable en fonction du nombre de joueurs (entre 3 et 6-8 mètres).

Règles

Un joueur seul fait généralement tourner la corde d'avant en arrière pour sauter sur place. Il peut aussi sauter en courant. Gaston Vuillier, en 1900 (Plaisirs et Jeux depuis les Origines), note qu'un "joueur habile faisant tourner la corde autour de son corps la fait passer deux fois sous ses pieds à chaque saut, c'est ce qu'on appelle un double tour. Les virtuoses arrivent aux triples tours, d'autres faisant tourner la corde ou croisant les deux bras sur la poitrine font ce qu'on nomme la croix du chevalier, qu'ils redoublent même, mais c'est là le comble de l'art de cette saltation."

Si deux enfants tiennent la corde chacun par une extrémité et la font tourner, sur un rythme toujours égal et en lui faisant frôler la terre, un ou plusieurs autres joueurs peuvent y "entrer" pour y sauter un nombre de fois donné. Les enfants, placés en file, entrent dans la corde l'un après l'autre et y sautent d'abord une fois, puis, au tour suivant, deux, ensuite trois, etc. La difficulté consiste à entrer dans la corde et à en sortir sans l'arrêter. Celui qui arrête la corde est éliminé ou remplace un des deux enfants qui tiennent la corde.

Selon la longueur de la corde, deux, trois, quatre ou cinq enfants peuvent s'y trouver réunis. Le premier qui y entre saute seul un certain nombre de fois, puis un deuxième l'y rejoint et ils sautent ensemble. Un troisième entre à son tour, etc. Lorsqu'il n'y a plus de place dans la corde, le premier en sort, suivi du deuxième, etc. Comme dans le jeu précédent, celui qui arrête la corde à l'entrée ou à la sortie est éliminé.

Historique

L'origne de l'utilisation de la corde à sauter est très floue. Certains la situent en Angleterre, d'autres en Chine ou même en Égypte ! Cet amusement enfantin n’est pas attesté dans la documentation antique et n’est même pas représenté sur le tableau des “Jeux d’enfants” de Breughel. L'iconographie et la littérature ne l'attestent pas avant le XVIIIe siècle.

Symbolique

La corde à sauter ou le jeu de saut à la corde ne semblent pas avoir eu de connotation symbolique, mais les expressions familièrement utilisées au cours du jeu à partir du XIXe siècle pour indiquer le rythme lent ou rapide du saut à la corde sont très figurées : "sauter à l'huile", c'était sauter par-dessus une corde qu'on faisait tourner lentement (l'huile étant un liquide assez épais qui coule lentement) et, par opposition, "sauter au vinaigre", c'était sauter rapidement.

Sources

Voir les sources archéologiques, iconographiques et écrites >>>

Bibliographie

Voir la bibliographie spécifique à ce jeu >>>

Traductions

français Corde à sauter, Corde à danser | english Skipping rope, Jump rope | nederlands Touwtjespringen | deutsch Seilspringen, Seilchenspringen | italiano Salto alla corda | español Saltar a la comba, Salto con cuerda | português Pular corda, Saltar corda

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