Jocari | Détails

Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

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Diable ou Diabolo

Autres appellations

Jeu du cible (1812) - Le terme de "diabolo" ne daterait que de 1906 !

Description

G. Belèze en 1856 (Jeux des adolescents), le décrit comme "deux sphéroïdes à deux boules allongées en forme d'oeuf, taillées dans le même morceau de bois (...) il roulait librement sur une corde faiblement tendue, et dont chaque extrémité, attachée à un bâtonnet, recevait un mouvement alternatif d'une intensité croissante par degrés. Lorsque le diable avait acquis, sous la main du joueur, un mouvement rapide de rotation, et faisait entendre les ronflements les plus formidables, le joueur, écartant les bras, donnait à la corde une certaine tension et envoyait le diable dans les airs ; puis, le suivant des yeux dans sa course aérienne, il le recevait sur la corde au moment de sa chute, le lançait de nouveau et recommençait les mêmes exercices tant que le jeu lui plaisait."

Matériel

Le diable était généralement en bois, mais certains auteurs rapportent qu'il en existait en ivoire, en écailles et même en cristal. H.R. d'Allemagne précise que ce sont "les élégants de l'époque" qui se servirent de diables en cristal "dont la sonorité était plus grande".

Historique

Le diable, d'après plusieurs auteurs (not. Belèze, Jeux des adolescents, 1856), serait originaire de Chine. Le diable chinois, plus gros, servait de crécelle à certains colporteurs ambulants et marchands de gâteaux et sucreries. H.R. d'Allemagne (Sports et jeux d'adresse, 1903), rapporte la description qu'en a faite un missionnaire, le Père Amiot : "ce hochet bruyant consiste en deux cylindres creux de métal, de bois ou de bambou, réunis au milieu par une traverse. Chacune des cavités est percée d'un trou dans des sens opposés. La corde fait un noeud coulant autour de la traverse (...)". Selon Aveline (Le code des jeux, 1961), déjà en 1772, des missionnaires de Pékin en avaient envoyé un au ministre d'Etar Bertin, grand amateur de curiosités. L'objet était d'une grosseur énorme et percé de multiples trous afin d'émettre des sifflements aigus. Cependant, toujours selon Aveline, ce serait Lord Macartney qui l'introduisit en Angleterre au retour d'une mission en Chine en 1794 et qui en fit un jeu. M.-M. Rabecq-Maillard, dans son Histoire du Jouet (1962) précise que "Lord Macartney avait vu en Chine pendant son ambassade les petits vendeurs des rues attirer les clients en faisant danser et mugir un double globe de buis ou de fer-blanc qui tournait sur une corde agitée à l'aide de deux baguettes." Aveline rapporte également qu'en 1812, "Paris se prit de passion pour cette toupie volante" et que cette année-là, "un diabolo géant avait été installé aux Champ-Elysées".

Les sources iconographiques ne semblent en tout cas pas attester l'usage du diable ou diabolo avant le début du XIXe siècle. M.-M. Rabecq-Maillard, dans son Histoire du Jouet (1962) se demande néanmoins si L'Indifférent de Watteau (vers 1717) ne tient pas entre ses doigts la corde d'un diabolo dont il néglige de suivre la course. J. Adry, dans son Dictionnaire des jeux de l’enfance et de la jeunesse (...) en 1807 n'en fait aucune mention.

Dès 1814, une planche publiée dans "Le Goût du Jour" présente, en texte en en image, six façons de jouer au diable : "la promenade, le chevalet, le grand équilibre du croissant, l'Ascension à corde tendue, Jean s'en va comme il est venu, vas comme je te pousse", tandis qu'au centre, deux personnages jouent au diabolo de manière plus traditionnelle : "terre à terre", "le saut périlleux".

A noter que ce jeu a connu plusieurs vagues de succès. Très populaire au début du XIXe siècle, il disparaît ensuite, puis est remis au goût du jour au début du XXe siècle grâce à une innovation technique qui lui donne sa forme actuelle (deux cônes reliés), puis à nouveau à partir des années 1950 grâce à sa fabrication en caoutchouc qui en a rendu l'utilisation moins dangereuse.

Symbolique

Le diable ou diabolo connaîtra des représentations du "diable jouant au diable" et l'on verra également des scènes satiriques au début du XIXe siècle mettant en scène des joueuses et joueurs de diable.

Sources

Voir les sources archéologiques, iconographiques et écrites >>>

Bibliographie

Voir la bibliographie spécifique à ce jeu >>>

Traductions

français Diabolo | english Diabolo | nederlands Diabolo | deutsch Diabolo | italiano Diablo | español Diábolo | português Diabolo

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