Jocari | Détails

Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

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Pied de boeuf

 
Indéfini
LIbre  Facile  Gage  

 

 

 

Autres appellations

Neuf mains ? (Rabelais, XVIe siècle) - Pied de Beuf (1739)

Description

Comme le décrit le Dictionnaire de l'Académie française (1762), les joueurs mettent leurs mains les unes sur celles des autres et celui qui a la sienne en-dessous, en la retirant & la plaçant au-dessus, compte un ; celui d'après compte deux, ainsi des autres jusqu'à neuf. Quand on est arrivé à neuf, celui qui compte ce nombre, dit, en saisissant la main de quelqu'un des autres : "Je retiens mon pied de boeuf".

J. ADRY, dans son Dictionnaire des jeux de l’enfance et de la jeunesse chez tous les peuples (1807), le décrit ainsi :
« Deux joueurs mettent alternativement leurs poings sur ceux de leur adversaire. Lorsqu’ils les ont ainsi placés et comme entrelacés, le joueur qui a un des siens dessous, le tire et le place au-dessus, en disant : un ; le suivant dit ; deux, en faisant la même chose. Celui qui va prononcer neuf, doit être assez agile pour saisir, aussitôt après l’avoir prononcé, la main de son adversaire ; et il dit de même : je tiens, ou je vous vends mon pied de bœuf. Si on en est convenu, le vaincu paye un gage, et on recommence à jouer. On peut y jouer aussi la main étant ouverte, et son côté cave tourné vers la table. »

Matériel

Aucun ; ce jeu se joue avec les mains.

Règles

But du jeu
Attraper la main d'un joueur pour lui donner un gage.

Déroulement du jeu
donnée par G. VUILLIER en 1900, dans Plaisirs et Jeux depuis les Origines :
"Vous savez qu'on se réunit autour d'une personne assise et que les mains se posent en tas sur les genoux, les unes au-dessus des autres. Ceci fait, le joueur dont  la main se trouve au-dessous la retire en s'écriant : Un! et aussitôt il la replace sur les autres ; celui dont la main se trouve maintenant en dessous en fait autant en disant : Deux! et ainsi de suite jusqu'à neuf. Le dernier, en retirant vivement sa main, doit saisir celle d'un des joueurs. Mais les mains se dérobent. Lorsqu'il parvient à en tenir une, il s'écrie ; Neuf, je tiens mon pied de boeuf! Le vaincu est alors soumis à une pénitence, et celui qui l'a saisi lui dit gravement : « Pied de boeuf, de trois choses, en ferez-vous une ? » L'autre de répondre : « Oui, si c'est possible. » Mais la plupart du temps, les deux premiers commandements sont impraticables, car il s'agit de promenades dans la lune, par exemple, mais le troisième généralement se peut exécuter."

Variante
G. VUILLIER rapporte aussi que "Ce jeu offre une variante : la vente du pied de boeuf. Les joueurs forment un cercle, et l'un d'eux se tient debout au milieu ; c'est le vendeur ou marchand de pied de boeuf. Celui-ci, tenant à la main un objet quelconque, s'adresse au premier venu, disant : « Combien donnez-vous de mon pied de boeuf ? » L'interpellé doit répondre aussitôt en donnant un prix dans lequel le nombre neuf ne peut figurer. S'il oublie cette règle du jeu, il paie un gage.".

Historique

Ce jeu ne semble pas attesté comme tel avant le XVIIe siècle, mais pourrait correspondre au jeu de "Neuf mains", cité par Rabelais au XVIe siècle.

Symbolique

Au XVIIIe siècle, joué par des jeunes gens, il semble avoir une symbolique amoureuse.

En 1789, le Pied de Boeuf prend une symbolique satyrique pour représenter l'entente entre trois classes sociales : l'aristocratie, le peuple et le clergé (Voir).

Enfin, une version mythologique est rapportée dans le Dictionnaire des jeux de 1964 qui répertorie cet amusement en arguant : "Ce jeu, bien oublié, mérite pourtant d'être cité en raison de sa signification symbolique et mythique. Ce n'est, en effet, rien de moins qu'un souvenir confus de la légende de Géryon, fils de Chrysaor et de Callirhoé, géant à trois corps, gardé par neuf têtes, dont Hercule emmena les troupeaux de boeufs, exploit que l'on jugeait impossible."

Sources

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Bibliographie

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