Jeu du Picquarome

Autres appellations

Piquerommier (XIVe siècle) - Piquarome (XIXe siècle)

Description

Munis d'un bâton d'environ 70 cm, aiguisé aux deux extrémités, le premier joueur lance son bâton pour le ficher en terre. Le joueur suivant doit, en courant, piquer son bâton également dans le sol, de façon à faire avec le précédent une croix de Saint-André. S'il y parvient, il reprend son bâton pour le planter ailleurs.
Au cours de la poursuite, le vainqueur aiguillonne son adversaire dans le bas des reins, parfois avec violence !

Historique

Une lettre datée de 1379 mentionne un jeu de "bastons" nommé "piquerommier". Rabelais cite le jeu du picquarome dans la liste des jeux auxquels jouait Gargantua (1534) parmi d'autres jeux de lancer. Deux enfants jouant avec des bâtons dans le tableau des Jeux d'enfants de Breughel illustrent peut-être également ce jeu.

J.M. Mehl (1990), p. 103, rapporte qu'au XIXe siècle le jeu était encore pratiqué dans le centre de la France et était défini comme un jeu d'enfants consistant à ficher droit en terre un bâton pointu et à "envoyer à Rome" celui dont le piquet était abattu par le bâton d'un autre joueur (Comte Jaubert, Glossaire du centre de la France, Paris, 1856, t.II, p.177).
Il relève également qu'un jeu portant le même nom était pratiqué en Anjou ; dans ce jeu, il fallait placer ses piquets dans un cercle défendu par un autre joueur qui s'efforçait de les envoyer au loin (A.-J. Verrier & R. Onillon, Glossaire étymologique et histoire des patois et parlers de l'Anjou, Angers, 1908, t. II, p. 464).

Symbolique

L'expression "piquer à Rome" signifierait envoyer le plus loin possible (en référence aux usages liturgiques de la Semaine sainte et du "voyage" à Rome accompli alors par les cloches (J.M. Mehl, 1990, p. 103 ; G. Raillet, 1956, p. 212-227).

Bibliographie

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Sources

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