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Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

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Jeu de Latroncules

2
60' à 120'  Difficile  Affrontement  Stratégie

 

 

 

Autres appellations

lat. Ludus latrunculorum - Latrunculi

Description

L’un des jeux les plus appréciés des Romains est le Jeu des Latroncules, dont le nom proviendrait de latrones qui signifie « mercenaires » sous la République romaine.

Matériel

– Un plateau de jeu de 8 x 8 cases.
– 4 séries de couleurs ou de formes différentes de 8 pions, soit 2 séries de 8 pions identiques par joueur.
Variantes possibles avec :
– 2 séries de couleurs ou de formes différentes de 16 pions, soit 16 pions identiques par joueur, comportant une face marquée (par exemple d’une croix) ou présentant un côté concave et un côté convexe. L’usage de 24 pions est également plausible.

Règles


Plusieurs hypothèses de jeu sont proposées, mais peut-être y a t-il tout simplement eu différentes manières d’y jouer selon les régions, à moins que le jeu n’ait subi des modifications au cours de son histoire.

Préparation du jeu
Chaque joueur reçoit deux séries de 8 pions et les dispose sur les deux premières rangées de cases. Les pions se présentent donc face à face aux deux extrémités du plateau de jeu. La première ligne équivaut aux fantassins, la deuxième, en bord de plateau, et donc derrière les fantassins, aux cavaliers.

Variante : Chaque joueur reçoit 16 pions de même couleur. Le plateau est vide au départ du jeu.

But du jeu
Prendre tous les pions adverses ou les bloquer sans qu’ils puissent se dégager.

Déplacement des pions
À tour de rôle, chaque joueur déplace un pion d’une case à la fois, vers une case voisine libre.
Les fantassins avancent horizontalement ou verticalement par rapport à la ligne de base.
Les cavaliers avancent en oblique.
Il est permis de reculer, mais il est interdit de sauter au-dessus d’un pion.

La variante avec 16 pions, basée sur les recherches menées par le Dr Ulrich Schädler (Musée Suisse du Jeu), offre plus de stratégie. Au lieu de placer les pions sur le plateau préalablement à la partie, cette variante propose une première phase de jeu lors de laquelle chaque joueur place, à tour de rôle, un pion sur n’importe quelle case libre.

Prise de pions adverses
Un pion peut être capturé par l’adversaire s’il se trouve encadré verticalement ou horizontalement par au moins deux pions adverses. Le pion capturé est retiré du jeu.

Dans la variante proposée, avant d'être retiré du jeu, le pion "pris" est d'abord retourné.  Il perd alors son pouvoir offensif et ne peut plus participer à aucun encadrement ! Ce pion ainsi bloqué peut être immédiatement libéré (et donc à nouveau retourné) si l’un des deux pions qui le bloque est piégé à son tour. Le pion ainsi dégagé peut alors se déplacer au tour suivant.
Par contre, s'il n'est pas débloqué, au tour suivant (ou à un tour ultérieur), au lieu de déplacer un de ses pions, le joueur qui a réalisé le blocage peut retirer du plateau la pièce adverse si elle est toujours bloquée (et donc retournée). Il y a donc au moins un tour entre la capture du pion et sa sortie du jeu.
Par ailleurs, les pions qui bloquent la pièce adverse ne peuvent bouger tant qu’elle n’est pas retirée du jeu
 


Il est possible de prendre plusieurs pions à la fois, lorsqu’ils sont entièrement bloqués ou lorsqu’ils sont pris en sandwich.


Un ou des pions immobilisé(s) dans un coin du jeu, encerclé(s) par des pions adverses peu(ven)t également être capturé(s).

Attention : un joueur peut délibérément placer un de ses pions entre deux pions adverses sans se faire prendre. La prise doit résulter d’un mouvement de celui qui prend.

Déroulement du jeu
On décide ou on tire au sort le joueur qui commence.
Les joueurs déplacent ensuite, à tour de rôle, un pion de leur choix, vers une case voisine libre, en tentant d’encadrer ou de bloquer le plus de pions adverses.
La partie s’achève lorsqu’un des deux joueurs est parvenu à prendre ou à bloquer tous les pions de son adversaire.

Le gagnant
Le joueur qui réussit à prendre ou à bloquer entièrement tous les pions de son adversaire remporte la partie.

Historique

Attesté durant toute la période romaine. C’est surtout un long passage de Calpurnius Siculus, au Ier siècle av. J.‑C., qui nous donne les indications les plus intéressantes pour le déroulement de ce jeu (Éloge de Pison, 190-208). L'hypothèse du Dr U. Schädler se base quant à elle sur un passage de Sénèque (Lettres à Lucilius, 117, 30) qui parle du dégagement d'une pièce bloquée.

Symbolique

Allusions aux combats dans le nom du jeu (latrones, mercenaire) et le nom des pions : calculi, milites.

Bibliographie

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Sources

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