Jocari | Détails

Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

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Toton

Autres appellations

Pille, nade, jocque, fore (Rabelais, 1534) - tauton (Dictionnaire, 1680)

Description

Le toton est une sorte de petit dé carré ou hexagonal traversé par une « tige » ou pivot pouvant être roulé entre les doigts pour imprimer un mouvement de rotation. C'est en quelque sorte une toupie transformée en jeu de hasard. Quand il retombe, on compte les points inscrits sur la face visible. On peut aussi fixer le nombre de points à atteindre et les joueurs le font tourner à tour de rôle jusqu'à ce que l'un d'eux arrive le premier, par l'addition de ses différents points, au total convenu (de Moulidars, 1888).

Matériel

Le toton sous sa forme la plus simple se compose d'un petit disque de bois, d'os ou d'ivoire, percé en son centre d'un trou dans lequel est fixé un pivot de bois, d'os ou de métal.

À l’origine, le toton comportait quatre faces avec sur chacune la lettre initiale d’un mot latin : P pour pone (mettez), A pour accipe (recevez), D pour da (donnez), T pour totum (tout). En tirant la lettre P, il faut mettre un jeton au pot, la lettre A permet de recevoir un jeton, le D oblige à donner un jeton à chacun et le T donne à celui qui l’obtient tout l’enjeu initial.

Historique

Selon certains, l’existence du toton serait déjà attestée à l'époque grecque, notamment par un vase athénien qui montre une jeune femme contemplant avec attention un petit anneau traversé par un axe perpendiculaire au diamètre. Il semble connu à l'époque romaine, son nom serait alors issu du latin totum ("tout") et était utilisé pour des jeux de hasard selon le principe des dés. Chacune des faces était marquée d’une lettre : A (Accipe, "reçois"), D (Da, "donne"), P (Pone, "pose") et T (Totum, "tout", qui permettait de rafler tous les enjeux).

Au Moyen Âge et à la Renaissance, le toton se compose alors d’un disque assez épais, traversé en son axe par une petite tige de métal ronde.

Rabelais mentionne ce jeu sous le nom de Pille, Nade, Jocque, Fore. Le P viendrait alors de l'italien Pigliar, prendre; le N, de l'espagnol Nade, rien ; le J, de Jocque, ou en italien Givoco, au jeu, mettez au jeu, et le F, de Fore, qui viendrait de Fuora, dehors, pour totum.

Plus tard, des totons auront un plus grand nombre de faces, certains à 12 faces sans pivot qu'on appelle "cochonnets" (Adry, 1807 et de Moulidars, 1888).

Symbolique

Aucune signification symbolique ou mythologique n'est connue pour ce jeu.  Dans le tableau de Jean-Baptiste-Siméon Chardin (Voir>>>), le mouvement du toton qui subjugue tellement l'enfant pourrait symboliser l'idée de mouvement perpétuel.

Sources

Voir les sources archéologiques, iconographiques et écrites :
grecques | romaines | d'Europe médiévale | renaissantes | TOUT >>>

Bibliographie

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