Jocari | Détails

Jocari (latin iocari s’amuser, iocus jeu)

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Jeu des 20 cases (ou Aseb)

2 10' à 20'
 Facile  Parcours  Hasard

 

 

 

Autres appellations

Vingt cases — Vingt — Aseb

Description

Sans doute importé d’Orient, ce jeu figure souvent sur l’autre face des boîtes de Jeu de Senet. En dehors de ces témoignages archéologiques, il n’existe que très peu de textes et de représentations iconographiques qui s’y rapportent, sans doute parce qu’il n’a acquis aucune des significations symboliques ou mythologiques du Senet. Il semble avoir été appelé « Vingt » ou « Vingt Cases » ou également « Aseb », mot probablement d’origine babylonienne. De nombreux exemplaires de cette forme de jeu ont d’ailleurs également été découverts aux Proche et Moyen-Orient.

Matériel

– Un plateau de jeu dont la surface est divisée en trois rangées parallèles de cases : la rangée centrale est découpée en 12 cases et les deux rangées extérieures comportent chacune 4 cases à une extrémité et une longue bande sur la longueur restante.
Chaque 4e case est ornée d’un signe décoratif.
– 2 séries de couleurs ou de formes différentes de 5 pions, soit 5 pions identiques par joueur.
4 bâtonnets comportant une face décorée (ou peinte d’une certaine couleur) et une face « neutre » (couleur naturelle ou peinte d’une autre couleur).

Règles

D'après C. BREYER, Jeux et jouets à travers les âges. Histoire et règles de jeux égyptiens, antiques et médiévaux, Bruxelles, éditions Safran, 2010, p.58-59.

Préparation du jeu
Chaque joueur reçoit 5 pions de même couleur et les aligne sur la longue bande avant la case de départ.

But du jeu
Faire parcourir à tous ses pions un itinéraire donné, puis les sortir du jeu, tout en essayant de ralentir la progression des pions adverses.

Déplacement des pions
Le déplacement des pions se fait toujours en avant et d’après les indications données par le lancement simultané, en l’air, des quatre bâtonnets dont on examine la combinaison une fois retombés. Les faces tournées vers le haut sont prises en compte comme suit :
Une surface décorée : 1 point
Deux surfaces décorées : 2 points
Trois surfaces décorées : 3 points
Quatre surfaces décorées : 4 points
Quatre surfaces « neutres » : 6 points et rejouer

Le nombre de points obtenu peut être joué avec n’importe quel pion de sa couleur, mais ne peut en aucun cas être réparti entre plusieurs pions.
Il est permis de sauter au-dessus de pions (propres ou adverses). Dans ce cas, les cases occupées comptent aussi dans le nombre de points d’avancement.

Prise de pions adverses
Deux pions, même s’ils sont de même couleur, ne peuvent jamais occuper la même case.
Un pion ne peut jamais être retiré du jeu. Il n’y a donc pas de prise de pions adverses, mais on peut faire reculer son adversaire : lorsqu’un pion tombe sur une case occupée par un pion adverse, ce dernier doit reculer jusqu’à la case d’où vient l’attaquant (les pions échangent donc leurs positions).
Attention : un pion sur une case décorée (ici ) est protégé ; le pion adverse ne pourra donc l’en déloger et il faudra jouer un autre pion (ou passer son tour).

Déroulement du jeu
Un lancer exact de « 1 » est obligatoire pour placer chaque pion au départ du jeu. Les joueurs lancent alternativement les bâtonnets et le premier joueur à obtenir un « 1 » peut donc commencer.
Ensuite, le lancer des bâtonnets indique le nombre de points d’avancement que le joueur peut attribuer à l’un de ses pions.
Chaque joueur déplace d’abord ses pions sur la rangée de quatre cases de son côté, puis les pions se rejoignent pour un parcours commun sur la rangée centrale.
Sur cette ligne centrale, les joueurs avancent leurs pions à tour de rôle selon le nombre de points obtenus tout en cherchant à faire reculer les pions adverses (voir plus haut, Prise de pions adverses).
Chaque 4e case, ornée d’un élément décoratif, est une case « chance ». Le pion y est protégé et le joueur adverse ne peut donc pas l’en déloger.
De plus, l’arrêt d’un pion sur une de ces cases est un avantage : le joueur qui s’y arrête a le droit de rejouer.

Le gagnant
Le premier joueur à avoir sorti tous ses pions du jeu remporte la partie.

Historique

Sans doute importé d'Orient dès le IIe millénaire avant J.-C (sous les rois Hyksos). Les exemplaires retrouvés dans la Vallée du Nil ne remontent pas plus haut que la XVIIe dynastie. Après le milieu de la XXe dynastie (vers 1000 avant J.-C.), il n'est plus attesté tel quel, mais était peut-être néanmoins encore joué sur des plateaux de 3 x 11 ou 3 x 12 cases.

Symbolique

Aucune signification symbolique ou mythologique n'est connue pour ce jeu. 

Bibliographie

Voir la bibliographie spécifique à ce jeu >>>

Sources

Voir les sources archéologique, iconographiques et écrites >>>

 

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